Bâtiments LEED : des économies d’énergie durables?
La certification LEED tient-elle les promesses de l’efficacité énergétique? Voilà une question qui vaut son pesant d’or et que nous vous invitons à investiguer avec nous.
La certification LEED tient-elle les promesses de l’efficacité énergétique? Voilà une question qui vaut son pesant d’or et que nous vous invitons à investiguer avec nous.
Au niveau international, le label LEED est sans conteste le plus connu parmi toutes les certifications écologiques. Ce n’est pas celui qui compte le plus de bâtiments certifiés: ça, c’est le BREEAM britannique – mais c’est une autre histoire.
LEED, soit Leadership in Energy and Environmental Design, est un programme de certification des bâtiments écologiques utilisé dans le monde entier qui a été développé par le US Green Building Council (USGBC), un organisme à but non lucratif.
Depuis 1998, ce bel outil développé par des scientifiques, des architectes, des ingénieurs, évolue très régulièrement et aujourd’hui, ce sont plus de 80 000 bâtiments qui sont accrédités LEED dans le monde entier. Il existe une branche canadienne du Conseil du Bâtiment Durable du Canada qui gère le processus de certification LEED au Canada.
LEED, C’EST QUOI?
En bref, le programme établit un système d’évaluation pour la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien des bâtiments. On utilise principalement l’outil de certification de la conception LEED Design+Construction, qui n’est pas un outil de mesure effective. Quand on se fie à celui-ci, cela signifie qu’on travaille sur le principe de la modélisation énergétique, pas sur la consommation d’énergie réelle après coup – oups!
L’APPROCHE LEED, DE NOMBREUX AVANTAGES
La démarche LEED, en plus d’être innovante, a toujours présenté de nombreux bénéfices. Elle a favorisé très tôt l’efficacité énergétique des bâtiments, et donc encouragé les efforts aujourd’hui destinés à atteindre la carboneutralité.
- Elle fournit des normes fondées sur la science et crédibles en matière de design écologique.
- Elle a établi une approche globale et assez complète, avec un système de points dans plusieurs domaines clés.
- Elle justifie auprès des constructeurs et promoteurs immobiliers le surcout lié aux frais de conception, à l’utilisation de matériaux écologiques ou de systèmes économes en énergie, et aux délais de construction d’un bâtiment efficace, en les récompensant par deux éléments principaux: premièrement, une plus grande valeur immobilière (prix de location ou de revente); et deuxièmement, des gains de relations publiques.
- En suscitant un désir intense d’obtenir la certification, elle garantit que la bonne volonté de départ se traduit effectivement par des réalisations concrètes une fois les travaux entamés.
Bref, pour résumer: nous aimons la certification LEED pour l’énorme progrès en matière de sensibilisation à la haute valeur environnementale des parcs immobiliers.
MAIS AUSSI QUELQUES IMPERFECTIONS
Malheureusement, rien n’est parfait. Plus de vingt après le début du système LEED, nous constatons les petits défauts du système. En particulier, les biais liés au fait de travailler avec uniquement la certification LEED en ligne de mire.
L’intégration de l’approche LEED dans la conception des bâtiments a conduit les constructeurs à :
- Vouloir à tout prix obtenir le symbole LEED plutôt que se concentrer sur le résultat réel en matière de performance énergétique après la construction des immeubles.
- Ignorer l’environnement/le contexte dans la conception. Malgré la prise en compte de certains éléments « locaux », la certification LEED reste un grand « pot commun » qui ne garantit par la prise en compte de tout ce qui fait l’efficacité et la carboneutralité d’un bâtiment.
- Ignorer la réelle mesure de performance: qu’en est-il de la performance énergétique d’un bâtiment LEED deux ans après sa mise en service? Ceci ne compte pas dans la démarche. Or, rares sont les gestionnaires d’immeubles qui pensent à faire le point pour maintenir les performances réelles.
- Ignorer la capacité d’adaptation des bâtiments: le système de points fonctionne sur l’évaluation de critères directs et immédiats. La capacité du bâtiment à s’adapter aux changements de contexte, d’utilisation, bref, plusieurs éléments garants de durabilité ne sont pas évalués et donc favorisés lors de la conception.
Bref, les propriétaires de bâtiments LEED obtiennent-ils les avantages promis?
La vraie réponse est: NON, pas toujours.
S’il s’agit de pouvoir afficher un souci d’écoresponsabilité, la réponse est oui. En termes d’image, la certification LEED est formidable. Par contre, nous constatons les failles dans les résultats effectifs. Avoir la certification LEED ne signifie pas que le propriétaire et le locataire du bâtiment en aient pour leur argent en termes d’économies d’énergie.
Si cet aspect vous intéresse, nous vous incitons plus particulièrement à prendre connaissance de cet article crédible sur le sujet, qui incite à réfléchir sur la décorrélation entre les critères LEED et la performance énergétique réelle.
L’amortissement espéré des investissements de départ, qui ont été faits en vue d’obtenir des économies d’énergie sur le long terme, n’est pas toujours au rendez-vous.
DES SOLUTIONS: LE RECOMMISSIONING (RCX) ET LE COMMISSIONING EN CONTINU (CXC)
Le but de cet article n’est évidemment pas de décrédibiliser la certification LEED, bien au contraire. On ne peut pas être contre la recherche d’une haute performance environnementale des bâtiments. Les bâtiments LEED, en plus, ont littéralement tout pour réussir!
En revanche, nous attirons votre attention sur les aspects qui vont réellement vous offrir une efficacité énergétique optimale: le suivi régulier de votre consommation, l’optimisation des systèmes de contrôle, l’entretien et la mise à niveau régulière de vos bâtiments.
L’outil « roi » (ROI – pour « return on investment » !) pour en avoir le cœur net, c’est le recommissioning. Ce service consiste à ré-examiner la performance énergétique de votre bâtiment en reprenant les différentes étapes que l’on mesure lors d’une « mise en service ». L’exercice permet de détecter ce qui dans l’environnement, dans l’utilisation, dans l’équipement du bâtiment, fait chuter la performance de vos investissements initiaux.
En reprenant les critères et les mesures d’efficacité, le « recommissioning » permet de « reprogrammer » le bâtiment et ses équipements afin d’en tirer le meilleur. Souvent sans demander de gros investissements! Reprogrammer des équipements existants permet d’améliorer le confort des occupants à coûts nuls ou presque; et en plus, en faisant par la suite des économies récurrentes.
À l’occasion de cet exercice, nous formons les équipes internes: les améliorations directes effectuées peuvent ainsi être maintenues afin de pérenniser les économies.
EN CONCLUSION
Croyez-en notre expérience d’ingénieurs en efficacité énergétique: le « recommissioning » (RCx) est sans nul doute l’exercice le plus rentable de tous, et il offre des gains rapides, en particulier pour les bâtiments LEED. Ceux-ci disposent d’équipements et de contrôles centralisés complexes, sensibles aux modifications et aux désalignements, mais ont un potentiel de performance formidable. Il faut leur donner un peu d’amour régulièrement.
- Les propriétaires de bâtiments LEED peuvent grandement améliorer la performance de leur parc et renouer avec les promesses initiales.
- Les propriétaires de bâtiments non-LEED peuvent augmenter les performances de leurs biens jusqu’à obtenir une efficacité énergétique parfois aussi bonne que celles d’un immeuble certifié LEED.
Par la suite, pour maintenir les économies et les gains du RCx, l’idéal est d’implanter une démarche de « commissioning en continu » (CxC). Celle-ci vous évitera de devoir répéter l’exercice de RCx tous les 5 ans. Au contraire, votre bâtiment sera toujours au top de sa performance.
Vous voulez tirer le meilleur de votre bâtiment ? Contactez-nous. Chaque bâtiment est unique – notre expertise aussi !